Mobilité Intelligente: quelles solutions pour une expérience unifiée et simplifiée?
16/03/2022
LeCette année encore, le programme de conférences du SIDO mettra en lumière les thématiques transport et mobilité ! L’occasion de revenir sur une session du salon 2020 : Mobilité Intelligente: quelles solutions pour une expérience unifiée et simplifiée ? Une conférence avec la participation de Samuel Aupetit, fondateur d’Ergocentre, Isabelle Jarniou, Directrice Générale d’Eurotech France, Camille Vedel, MaaS project manager chez Transdev et animé par Thierry Alvergnat, fondateur de Cohévo.
L’avènement de la mobilité intelligente passe par l’agrégation progressive des différentes solutions accessibles pour offrir à l’utilisateur une expérience unique et simplifiée. C’est le principe du MaaS (Mobility as a Service). Pour tenir ses promesses, aboutir à un système global, la mobilité servicielle opérée dans les territoires doit résoudre des complexités technologiques et répondre à de nombreux défis : quelles fonctionnalités intégrer ? comment agréger, maîtriser et protéger toutes les données en jeu. Comment s’ouvrir à d’autres aspects de la vie quotidienne ? Quelles concrétisations et quel idéal viser pour le Maas pour des déplacements sans barrière et des services personnalisés efficients ? Cas concrets, enjeux et perspectives. |
Samuel Aupetit :
J’ai fondé une société qui est très jeune, 4-5 ans autour d’une approche centrée utilisateurs, centrée sur les usages, on a beaucoup de slogans en ce moment sur l’humain au centre nous on a essayé de le prendre à bras le corps avec une équipe d’ergonomes, de psychologues, et de sociologues, on est des scientifiques sans blouses blanches aujourd’hui. Nous sommes une équipe de créateurs, de designers qui permet de prototyper et de rendre concret les choses que l’on voit sur nous, sur le terrain dans l’objectif de rendre la techno, les robots plus humains et plus adaptés aux besoins du quotidien des gens.
Isabelle Jarniou :
Bonjour Isabelle Jarniou. Je dirige la filiale française du groupe Eurotech qui s’inscrit dans les projets de MaaS. Il y a beaucoup de données qui viennent de nombreux endroits. Eurotech est une société spécialisée dans le matériel, on est là pour aller collecter les données sur le terrain et toutes ces données sont nécessaires pour faire vivre le MaaS et pour alimenter les applications qui seront qui seront développées justement par Ergocentre, on est un collecteur et une mise à disposition des données pour les applications de mobilité.
Thierry Alvergnat :
Camille, qu’est ce que le MaaS et à qui s’adresse le MaaS ? À la fois en terme de commune et de type d’utilisateurs. Avons nous une idée du pourcentage de diminution de trafic de la voiture quand on met en place ce type de service ?
Camille Vedel :
Pour présenter le concept de MaaS, j’ai l’habitude de poser une question, en tout cas de vous demander de compter le nombre d’applications de mobilité que vous avez sur votre téléphone. Rapidement vous verrez que entre les calculateurs d’itinéraires, entre les applications de taxis, le covoiturage, l’auto-partage et j’en passe vous en avez rapidement une petite quinzaine. Pour revenir en effet sur l’application de MaaS il s’agit d’une application unique dans laquelle vous saisirez une seule fois toutes vos informations personnelles, une seule fois votre carte bancaire et après vous pourrez utiliser tout la mobilité présente dans l’application. Vous n’aurez plus besoin de saisir à chaque fois votre permis votre CB… C’est donc vraiment facilité l’usage avec une application, avec une ergonomie de travail.
Le marché est en train de se structurer et de nombreux acteurs sont en train de se positionner sur le marché du MaaS. Ils ont des positions différentes, cela va dépendre si on est plutôt sur du B2B du B2D, du B2C par exemple dans le cas de Transdev nous on est plutôt sur du B2D2C alors c’est un terme un peu étonnant. Si je voulais être explicite, nous nos clients historiques ce sont les collectivités, les métropoles qui ont la compétence transport auquel on s’adresse d’ores et déjà en tant que transporteur public et auquel nous allons nous adresser. Vous aurez d’autres entreprises qui auront des positionnements un peu différents et en terme de clientele, Transdev se situe plutôt sur la mobilité quotidienne qui représente 90 % de nos déplacements plutôt que la mobilité moyenne ou longue distance.
Thierry Alvergnat ;
On a donc une idée du de la baisse de trafic routier quand on met en place un projet service MaaS ?
Camille Vedel :
Alors, c’est vrai qu’une des ambitions des projets MaaS est de réduire la part de l’autosolisme et en termes d’études dont il y en a eu plusieurs mais je vais pas m’avancer sur des chiffres parce qu’avec la crise sanitaire que nous venons de connaître et le bouleversement des modes que nous sommes en train de vivre c’est compliqué de se projeter, mais sans m’avancer je pourrais dire que plusieurs millions si ce n’est plusieurs milliards de déplacements en voiture vont être supprimés grâce aux MaaS d’ici quelques dizaines d’années.
Thierry Alvergnat :
Samuel, quels sont les critères pris en compte pour proposer une offre date-trajet plutôt qu’une autre alors bien évidemment en tête : la vitesse, le temps, le tarif, l’impact carbone mais aussi d’autres sujets qui vont être : la tranquillité des riverains, les commissions perçues voire même la rentabilité des différents services ou les comportements des modes de mobilité qu’on a l’habitude d’avoir dans notre quotidien. Qu’est-ce qu’on prend en compte ? Comment tout ça est géré par l’application ?
Samuel Aupetit :
Je n’ai pas la moindre idée d’une bonne réponse. Je ne suis pas spécialiste du MaaS. C’est pas ma spécialité, je suis chercheur dans le domaine de l’ergonomie des transports et de la mobilité donc c’est aussi pour ça que je suis là aujourd’hui. On est plutôt une sphère en tout cas moi je suppute aux experts de la méthodologie. On a plutôt tendance à regarder en littérature s’il y a des bonnes pratiques et des fondamentaux qu’on doit faire apparaître en termes de destinations, en termes de carbone et ainsi de suite… Nous avons une approche un peu différente c’est à dire qu’on demande aux gens, on va aller regarder les utilisateurs potentiels, on va aller les chercher, les faire participer à des ateliers, où dans ces ateliers là ce sont eux qui ont la main, c’est dire qu’ils ont des fonctions et c’est les usagers eux-mêmes qui vont se positionner, hiérarchiser, prioriser les fonctions qu’ils veulent faire apparaître dans l’arborescence de l’application. Ce sont des questions compliquées en termes d’ergonomie. On a plein de fonctions, plein de briques, plein de modules et on doit pouvoir être adaptable, adapté pour chacun.
Thierry Alvergnat :
Il y a autant de parcours client que de clients. Merci Samuel et pour donner un exemple à nos auditeurs, jusqu’où peut-on aller avec avec cette démarche là ? Isabelle avec un simple capteur de comptage de personnes quels types de services peut-on mettre en place ?
Isabelle Jarniou :
Pour donner un exemple nous, EuroTech on a gagné un marché pour les futurs métros du Grand Paris Express. Nous allons équiper la ligne 15 ,16, 17, 18 du futur métro parisien de compteurs de passagers dans chaque rame de métro. On se demande à quoi ça sert de compter les passagers ? Il y a une donnée instantanée c’est à dire que quand on va récupérer la donnée des gens qui montent à des arrêts, on peut même identifier les portes des métros. On va pouvoir alimenter des applications qui seront certainement reprises dans les solutions et qui vont donner l’information aux usagers du prochain métro pour savoir s’il est plein, d’aller plutôt à l’avant ou à l’arrière dans le métro d’après les vides et on va permettre déjà une donnée instantanée de l’utilisation du metro. Mais ce qu’il faut savoir aussi c’est que quand les gens descendent on peut savoir à quel arrêt ils descendent et on va pouvoir utiliser ces données là pour savoir s’il y a assez de vélos, trottinettes, taxis… On va pouvoir agréger ces données là avec les autres services.
Extrait de la conférence : Mobilité Intelligente: quelles solutions pour une expérience unifiée et simplifiée ? Du 3 Septembre 2020, SIDO Lyon.
Écoutez la conférence en intégralité :